« 160 000 enfants » : le juge Edouard Durand publie un « Tract » chez Gallimard

La protection des enfants est en grand danger aujourd’hui.

Jusqu’à hier et au remaniement, pas de ministère de l’enfance, ni même de secrétaire d’état chargé à l’enfance.

La CIIVISE autoproclamée « numéro 2 », est déjà morte .

Il n’y a plus de temps à perdre, et c’est  à ce parfait moment que le « Tract » du juge pour enfants Édouard Durand sort.

En peu de pages, on va droit au but, on n’a plus le temps pour la langue de bois. En France, chaque année, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles.

Le juge pour enfants décide de ne pas noyer son lecteur sous des statistiques ou des chiffres qui peuvent donner le vertige.

Il nous fait part d’un cri du cœur, lui qui a été évincé pour son franc-parler, et sa trop grande indépendance à la tête de la CIIVISE originelle.

Et il nous le dit en toute franchise. La société française clame la libération de la parole, mais refuse d’entendre cette parole, une fois qu’elle est libérée. Il le dit très justement « on voudrait bien protéger les enfants, victimes de violences sexuelles. Mais ce ne sont jamais « les bons » qui sortent du silence, ce sont toujours des faux, des cas compliqués, pas clairs. »

Édouard Durand, souligne également urgence de la situation actuelle en France. « Le temps est compté ». Pour lui, face à la parole d’un enfant qui parle « on le croit ou on ne le croit pas. Si on le croit, c’est qu’on le protège. Si on ne le protège pas, c’est qu’on ne le croit pas ».

Dans son tract, sont remis en avant les enfants. Ces enfants qu’on qualifie trop souvent de menteurs, manipulateurs (ou manipulés par les mères), ces enfants qui soi-disant méconnaissent leurs corps, interprètent mal les violences des adultes. Ici, on replace le contexte au travers d’une phrase touchante : « les enfants sont des gens sérieux. Il n’y a qu’à regarder un enfant qui joue. Rien n’est plus sérieux qu’un enfant qui joue. »

Ce tract permet de redonner de l’humanité dans un contexte actuel effroyable pour l’enfance. Il est indispensable.

Julie Junquet, pour Mouv’Enfants