Mouv’Enfants affirme sa solidarité avec Coline Berry-Rojtman
En signe de solidarité, Mouv’Enfants se tient aux côtés de Coline Berry-Rojtman dans le cadre de ses démarches juridiques contre son père, Richard Berry. Mouv’Enfants à organisé une action de protestation devant le théâtre de la Michodière à Paris, où ce dernier se produit.
Coline Berry a accusé son père d’agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans par un ascendant » et de « corruption de mineur de moins de 15 ans » concernant Jeane Manson. Malgré la prescription des infractions alléguées, Coline Berry persiste à demander une reconnaissance de la part du système judiciaire pour les actes qu’elle affirme avoir endurés en tant que mineure. « Nous prenons acte de la prescription des faits. Par conséquent, nous comprenons que les actes sont caractérisés, et c’est ce que nous attendions », a déclaré Me Patrick Klugman, le représentant légal de Coline Berry.
Dans sa plainte, Coline Berry relate des cas d’inceste présumés survenus entre 1984 et 1985, où elle affirme avoir été contrainte de « placer sa bouche sur les organes génitaux de son père » ou de « jouer d’un orchestre avec les organes sexuels de son père et de sa partenaire (Jane Manson) ».
Le catalyseur de la décision de Coline Berry de parler et de dénoncer les abus présumés qu’elle aurait subis, détaillés notamment dans un article publié par Le Monde en février 2021, a été le livre de Camille Kouchner, « La Familia Grande ».
Combattre l’impunité : pour une imprescriptibilité des crimes d’inceste en France
En France, la prescription dissuade souvent de nombreuses victimes de déposer des plaintes contre leurs agresseurs. Le débat en cours concernant la prescription des crimes d’inceste et d’agression sexuelle sur les mineurs met en lumière la nécessité urgente de réforme. La question de rendre ces crimes entièrement non prescriptibles est cruciale pour assurer une véritable justice et des réparations aux victimes, quel que soit le temps écoulé depuis les infractions.
Reconnaître le caractère non prescriptible de ces infractions reconnaît la gravité des traumatismes subis par les victimes, qui peuvent durer toute une vie. C’est également un moyen de briser le silence et de mettre fin à l’impunité des auteurs, même des décennies après les actes commis. La non-prescription offrirait aux victimes la possibilité de voir leur souffrance reconnue par le système judiciaire et de poursuivre en justice les auteurs, même longtemps après les faits.
Bien que cela puisse poser des défis en termes de collecte de preuves et de préservation des droits de la défense, ces obstacles ne devraient pas l’emporter sur la nécessité de garantir justice aux victimes. En fin de compte, rendre les crimes d’inceste et d’agression sexuelle sur les mineurs non prescriptibles est une mesure essentielle pour amplifier les voix des victimes, mettre fin à l’impunité des auteurs et construire une société plus juste respectant les droits fondamentaux de chacun.
© Marc Melki – Théâtre de la Michodière, Paris. 03/02/2024
Mouv’Enfants aux côtés des victimes
Le 3 février 2024, Mouv’Enfants, dans son engagement indéfectible pour protéger, soutenir et se solidariser avec les victimes d’inceste, a décidé d’agir devant le Théâtre de la Michodière, où Richard Berry joue dans la pièce « Plaidoiries ». Il y incarne diverses affaires juridiques historiques, dont celle de Gisèle Halimi en 1972 au tribunal de Bobigny pour le droit à l’avortement. L’association « Choisir la cause des femmes », fondée par Gisèle Halimi, a demandé le retrait d’un extrait du plaidoyer de l’avocate féministe de la pièce, témoignant ainsi de son soutien à Coline Berry-Rojtman.
Aujourd’hui, Coline Berry-Rojtman, dont les allégations contre son père ont été reconnues légalement, n’attend plus rien de lui et envisage de suivre une voie civile concernant sa plainte. « Lorsque l’action pénale est prescrite, nous examinons si le préjudice subi dans l’enfance a cessé ses effets. Il existe une décision importante du tribunal de Paris qui a considéré que, le préjudice n’étant pas consolidé, l’action civile reste ouverte », a expliqué son avocat, Me Patrick Klugman.