[PORTRAIT] Nicolas Puluhen membre de Mouv’Enfants « Le regard sur moi a changé. Il s’est éclairé. »

Découvrez notre série de portraits des membres de Mouv’Enfants. À travers ces portraits, nous mettons en lumière l’engagement de nos bénévoles.

En racontant leurs parcours, nous rendons hommage à tous ceux qui s’investissent pour un avenir meilleur pour les enfants.

Vous découvrirez des personnes unies par une même volonté : protéger les enfants et sensibiliser le public aux dangers des violences sexuelles. Chaque membre de Mouv’Enfants apporte ses compétences, son temps et son énergie pour cette cause cruciale. Leurs témoignages illustrent la diversité des actions possibles en général et au sein de l’association ainsi que l’importance de chaque contribution.

Nous espérons que ces portraits vous inspireront et vous donneront envie de vous engager vous aussi pour notre au cause ou tout autre qui vous tient à coeur. Le travail associatif est un pilier de notre société, et votre action peut faire une réelle différence. Ensemble, nous pouvons renforcer notre action et offrir un avenir plus sûr et plus serein à nos enfants.

Lisez ces portraits pour comprendre leur engagement et, peut-être, trouver l’inspiration. Ensemble, nous pouvons faire la différence !


J’ai donc continué à survivre dangereusement jusqu’au jour où j’ai décidé d’écrire …

Nicolas Puluhen membre Mouv’Enfants, auteur de Mon p’tit loup et président de l’association éponyme

Nicolas, qui êtes vous et quelle est la raison de votre engagement pour la lutte contre les violences sexuelles et inceste sur les enfants ?

-> Nicolas Puluhen : Je m’appelle Nicolas PULUHEN, bientôt 52 ans, victime d’inceste. L’agresseur était mon cousin, de 10 ans mon aîné et il m’a violé de mes 5 ans à mes 7 ans.

Je ne suis parvenu à en parler la première fois qu’à l’âge de 43 ans (je précise que dans mon cas, il n’y a pas eu d’amnésie traumatique, j’y ai pensé et j’y pense encore chaque jour). S’en sont suivi 7 années de silence supplémentaires car la libération de ma parole a provoqué un énorme malaise tant pour moi que pour entourage. J’ai donc continué à survivre dangereusement jusqu’au jour où j’ai décidé d’écrire (poussé par ma femme).

Mon livre s’appelle MON P’TIT LOUP, comme la chanson de Pierre Perret qui m’a accompagné toute ma vie. Tout est allé très vite : le récit, les récits ! La création de l’association éponyme. Les actions : ateliers d’écriture, intervention de prévention, enregistrement des chansons, édition d’un livre à Mayotte, préparation d’une compilation. En un an… Pourquoi si vite ? Parce que le sentiment de devoir aller vite comme si le temps était compté ne m’a jamais quitté. La violence de ce que j’ai subi m’a clairement ancré dans l’esprit que je n’y survivrai pas forcément. Il y a donc toujours en moi, cette urgence de dire, de faire les choses vite (et bien).

Pouvez-vous me raconter depuis quand vous œuvrez pour la protection des enfants et comment se passe ce combat au quotidien ?

-> Nicolas Puluhen : Mon engagement était latent à travers mes actions à Mayotte depuis longtemps. J’apportais mon aide à des associations œuvrant principalement contre la précarité des enfants des rues. Ce n’est qu’en février 2023 que mon engagement s’est affirmé et s’est clairement orienté contre les violences sexuelles faites aux enfants. Comme si cette mise à nu m’avait soudainement donné la légitimité de le faire.

Je suis arrivé dans ce milieu, à l’éphémère apogée de la Ciivise. Le temps d’en comprendre l’importance, la débâcle démarrait. Alors, sur les ruines naissantes de cette commission est apparu Mouv’enfant sous l’impulsion d’Arnaud Gallais. Sans hésitation, j’ai rejoint les rangs de cette armée pacifiste et déterminée.

Pouvez-vous me parler d’une initiative ou d’un projet que vous avez mené pour lutter contre les violences sexuelles sur les enfants ou bien d’une histoire en particulier qui vous a marqué ?

-> Nicolas Puluhen : La création de la compilation Mon p’tit loup, où j’ai été témoin d’un véritable élan de générosité et qui a été un tremplin de parole pour certains artistes qui ont saisi l’occasion pour libérer la leur… Cet ouvrage est une première, tant dans le monde de la musique que dans celui de la protection de l’enfance.

De quelle manière votre engagement vous a-t-il permis d’évoluer dans votre vie personnelle ?

-> Nicolas Puluhen : Du jour au lendemain, ma devise est devenue « rien à foutre ! Je fais ce que je veux et j’exprime ce que je souhaite ! » Bien entendu, dans le respect des autres… mais dans un souci de bien-être (de mieux-être…) et dans celui d’agir POUR LA CAUSE.

Le regard sur moi a changé. Il s’est éclairé.

Pourquoi avoir choisi Mouv’Enfants pour vous engager ?

-> Nicolas Puluhen : Pas de langue de bois, pas d’histoire d’argent ni de pouvoir, pas d’égo ! Un chef de file (Arnaud Gallais), un vrai ! Un homme qui rassemble !

Pourquoi est-il crucial de s’engager dans la protection des enfants aujourd’hui ?

-> Nicolas Puluhen : Le Gouvernement est défaillant en tout point et continue de faire de la politique politicienne sans réels effets sur la cause que nous défendons. En France, les pédocriminels bénéficient d’une impunité qui est inversement proportionnelle à la protection dont devrait bénéficier les enfants.

IL N’Y A QUE LES MOUVEMENTS COMME MOUV’ENFANTS ET LES ASSOCIATIONS QUI PARVIENNENT A FAIRE BOUGER LES CHOSES.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite s’engager mais ne sait pas par où commencer ?

-> Nicolas Puluhen : Je pense sincèrement qu’au sein de Mouv’Enfants il y a toute sorte de profils bienveillants disposés à échanger avec des personnes désireuses de s’investir. Votre question m’amène d’ailleurs à penser qu’il pourrait y avoir un groupe au sein de Mouv’enfants dont la vocation serait cette partie « recrutement » pour renforcer les actions style Greenpeace et les manifestations !


La compilation Mon p’tit loup a reçu le soutien de différents artistes, qui ont accepté d’écrire et de chanter plusieurs morceaux : Catherine RingerAlbin de la SimoneJP Nataf (Les Innocents), Didier Wampas, les Ogres de Barback, La Rue Ketanou, … Les ventes permettront à l’association de Nicolas Puluhen de poursuivre ses engagements.

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